14. Annexes
LES MAIRES DE GOMETZ LA VILLE
Jusqu’à la Révolution, Gometz la Ville est une Paroisse et la communauté se reconnaît dans les “Marguilliers” qu’elle élit et qui administrent les biens de la “Fabrique”.
En 1789, pour l’élection des députés aux Etats-Généraux, les deux représentants de la Paroisse sont André, Jacques, Philippe LEBRUN, propriétaire de Ragonant, et Pierre DUVAL, laboureur. Le Syndic de l’Assemblée est Jean-Michel PESCHEUX de Bellevi||e.
La municipalité de Gometz la Ville s’est constituée vraisemblablement à la suite de la loi du 11 décembre 1789 qui organisait l’administration municipale. Désormais Gometz la Ville possède un Corps Municipal et un Maire. En voici la liste sous réserve de l’imprécision
de certains documents :
- JEAN BRETON . 1790 . Bourrelier. Son fils, Jean BRETON, marchand de bois est, à la même époque, maire de Gif.
- PIERRE SEBIRE . 1791 . Laboureur.
- JEAN BLAIN (16 décembre 1792) . Tailleur d’habits. “Le Corps Municipal a prêté le serment de maintenir de tout leur pouvoir la Constitution de la République, d’être fidèle à la Nation et à la loi et de bien remplir leurs fonctions”.
- JACQUES BOITE . Charron.
- JACQUES FRANÇOIS LE BRUN (30 Messidor An VIII — 19 juillet 1800) Nommé Maire par le Préfet de Seine et Oise. Désormais les Maires seront nommés par le Pouvoir Exécutif.
- GUILLAUME DE LA BORDE (1807) Propriétaire de Ragonant.
- DENIS JUVENAL DEVIN DE BELLEVILLE . 1814 . Propriétaire. Il prête serment le 23 mai 1816 devant le Conseil Municipal. “Je jure et promets à Dieu de garder obéissance et fidélité au Roi, de n’avoir aucune intelligence, de n’assister à aucun conseil, de n’entretenir aucune ligne qui serait contraire à son autorité, et si dans le ressort de mes fonctions ou ailleurs, j’apprends qu’il se trame quelque chose à son préjudice, je le ferai connaître
- au Roi”. (Signent : Devin de Belleville, Bault adjoint, Boite, Duval, D. Pescheux, J. Darcagne, Poluche, Hamelin).
- DENIS PESCHEUX . 1832 . Agriculteur.
- LOUIS DUVAL . Agriculteur. – Il prête serment le 13 novembre 1834 : “Je jure fidélité au Roi des Français, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du Royaume”.
- RONCERET . 1846 .
- CHARLES MAZURE . 1848 . Agriculteur à Beaudreville. Elu Maire, par le Conseil Municipal élu. (Jubin Abel, Pescheux Eugène, Marchais François, Batîcle César, Marty Marc, Mazure Charles, de Chambray Edouard, Grosset Edouard, Lucas Dominique, Chenu Pierre).
- LOUIS, ALEXANDRE, DOMINIQUE MAZURE . 1859 . Agriculteur. Nommé à la place de Charles, démissionnaire. Le 28 août 1870, le Corps Municipal prête serment : “Je jure obéissance à la Constitution et fidélité à l’Empire (Pescheux Pierre, Marcon Pierre, Mazure Louis, Delange Jules, Martin Charles, Delhomme Antoine, Marchais Auguste, Lhomme Victor, Hamelin Louis, Pescheux Eugène
- ANTOINE DELHOMME élu en 1878
- LOUIS, ALEXANDRE MAZURE, agriculteur à Beaudreville élu en 1879
- HIPPOLYTE, LOUIS NEVEU élu en 1892 agriculteur à la “Grande Ferme de Gometz la Ville.
- LOUIS, ALBERT MAZURE, élu en 1904 Agriculteur à Beaudreville
- MARCEL PESCHEUX élu en 1920 Agriculteur à Belleville
- FERNAND HOTTIN élu en 1937 Agriculteur à La Feuillarde
- ANDRE LAUMONNlER élu en 1953 Agriculteur au Village
- MAURlCE FRAUDEAU élu en 1971 Inspecteur général, Député de l‘Essonne
- JEAN LE BESQUE élu en 1977 Technicien réélu en 1983
Remarquons brièvement : les premiers maires élus ont surtout été des artisans.
L’Empire, la Restauration, nomment les grands propriétaires. Le pouvoir exécutif désigne ensuite des agriculteurs importants, héritiers des “laboureurs de jadis”. Sous la IIIe République, le suffrage universel confirmera ce choix. (La famille MAZURE a administré la commune pendant plus d’un demi-siècle. Originaire de Briis, elle s’est installée à Gometz au début du XIXe siècle et a acquis successivement les Fermes de Beaudreville et de La Vacheresse).
En 1900, le Conseil Municipal comprend 7 agriculteurs, un beurrier, un architecte, un retraité.
L’élection de Monsieur FRAUDEAU marque l’évolution sociologique de la commune, conséquence de l’urbanisation.
Mais, bien que minoritaires, les agriculteurs occupent toujours une place importante dans la commune, et quatre d’entre eux siègent actuellement au Conseil Municipal.
L’ABBE JACOB DE MARRE CURE DE GOMETZ LA VILLE AU MOMENT DE LA REVOLUTION
Nous avons souvent cité son nom dans nos chroniques. Un article d’un récent bulletin de la Société d’Histoire de Corbeil nous apporte des précisions à son sujet. Ll est consacré à l’état du clergé paroissial de l’archidiaconé de Josas.
Voici le passage sur Gometz la Ville :
“Jean—Pierre—Joseph Jacob de Marre, né le 31 mars 1756 à Goult, diocèse de Cavaillon ; fils de Jean—François Jacob et de Marie—Thérêse de Guizon. Le 14 mars 1778, constitution en sa faveur d’un titre clérical de 150 livres par an ; premier paiement lorsqu’il recevra les Ordres Sacrés; insinué à l’évêché d’Apt le 25 mars 1778. Le 15 janvier 1779, lui est accordée une dispense de 13 mois pour recevoir la prêtrise. Vicaire à Goult d’avril 1779 à avril 1781 ; vicaire à Louveciennes de 1782 à 1783 ; curé à Péronne ; devient curé de Gometz la Ville en août 1784. Est, en 1789, titulaire de la Chapelle Ste Catherine, paroisse de Goult”.
En note, l’auteur ajoute :
“dans cet acte (31 mars 1756), le nom patronymique est Jacob ; il semble donc que venant dans le diocèse de Paris, ce prêtre ait modifié son nom”.
L’Abbé Jacob de Marre est resté à Gometz la Ville jusqu’à fin 1793. Il a donc prêté serment à la constitution civile du clergé. Ses rapports avec la municipalité semblent avoir été bons et il signe le 2 septembre 1792 le Serment Solennel de mourir en défendant la Liberté.
Mais progressivement il remet à la municipalité quelques—unes de ses attributions : l’administration du bureau de charité, puis l’Etat—Civil.
En 1793, il est alors le “citoyen Curé” et fait partie de la délégation qui porte à la Convention l’Argenterie de I’Eglise.
Le 12 novembre 1793, il épouse une jeune fille de 20 ans, Marie—Gabrielle Sandras, de Saint—Clair, et le 13 décembre 1793 il quitte Gometz la Ville avec un passeport pour Apt, après avoir acquitté le montant de ses impôts : 78 l. 1 s. entre les mains de Jacques HEME, percepteur de la Commune
HISTOIRE DU DIOCESE DE PARIS (l)
“Le voisinage de ce lieu avec Gometz—le—Château nous persuade qu’autrefois ce n’étoit qu‘une seule et même terre. En effet, la distance n’est que d’une portée de mousquet. Gometz—la—Ville est à l’entrée de la plaine que l’on trouve un peu après avoir monté la colline où est bâti Gometz—le—Château. C’est un pays tout plat, entièrement en labourages, et sans aucunes vignes. Selon le dénombrement imprimé en 1709 à l’usage de l’Election de Paris, il y avoit alors 42 feux. Celui qu’a fourni au Public l’an 1745 le sieur Doisy, en marque 51. Dans le Dictionnaire Universel de la France, qui parut en 1726, l’évaluation des habitans étoit au nombre de 230. Ce lieu a été autrefois muré sans être cependant Ville dans le sens que l’on donne aujourd’hui à ce mot. Il y restoit lorsque j’y ai passé des vestiges de portes du côté du midi, et on y voyoit encore une tour. Il est certain que les murs n’étoient que des derniers siècles
L’église est sous l’invocation de Saint Germain, Evêque de Paris. C’est un assez grand édifice tout voûté qui cependant manque d’une aîle du côté du septentrion. Il est entièrement de pierre de gray, ce qui n’en désigne point l’âge, quoiqu’on puisse dire qu’il a tout au plus trois à quatre cents ans. Une assez belle tour du côté du midi lui sert d’ornement. Il y reste au choeur des fragmens de tombes de quelques Dames, l’une d’environ l’an 1300 avoit une inscription en grandes capitales gothiques ; sur l’autre aussi en capitales moindres se lit encore “Fame Guillaume Sins, laquelle trèspassa l’an M.CCC.XLIIII.”
On a vu à l’article de Gometz—le—Château que dans la donation des Eglises de Gometz à l’Abbaye de Saint—Florent de Saumur par Geoffroy, Évêque de Paris, vers l’an 1070, et dans 1a Bulle du Pape Calixte II qui confirme ce don en 1122, l’Eglise de Saint—Germain ou de Gometz—la—Ville est nommée la premiere, et cela parce que de ces deux lieux celui—ci a été le premier peuplé, l’autre n’étant dans ses commencemens qu’une simple forteresse. Mais dans la suite des temps l’Eglise de Gometz—le-Château fut nommée la premiere. Ainsi dans le Pouillé du XII siècle où ces Eglises sont marquées à la nomination de Saint—Florent de
Saumur, il y a : “Ecclesia de Gomed Castro, Ecclesia de Gomed Villa”. Et les Pouillés subséquens observent le même ordre. Cependant, au Rolle imprimé des départemens des Vicaires généraux du Diocèse, et dans celui des décimes, la Cure de Gometz—la—Ville est nommée la premiere.
La nomination à ces deux Cures se fait pour l’Abbaye de Saint—Florent par le Prieur de Saint—Clair de Gometz—le—Château comme étant membre de cette Abbaye. En 1497 Frere René Louet, Prieur de Brieres, commis par l’Abbé pour Visiter ces deux Eglises, écrivit dans son Procès—verbal qu’il avoit appris sur le lieu que le Prieur de Saint—Clair et dudit Gometz—la—Ville devoit le service à Gometz—la—Ville aux quatre Fêtes Annuelles. Robert Raoul qui étoit Prieur en 1505, et Jean du Val, au nom de Philippe Morin, Curé de Gometz—la—Ville, firent un accord touchant les dixmes de la Paroisse. Il fut arrêté : 1° que le Prieur et le Curé partageroient par moitié les grosses des territoires de la Folie et de Ragonnant avec les menues dixmes de la Paroisse et les revenus du dedans de l’Eglise. 2° Que le Prieur comme Patron et Curé primitif diroit ou feroit dire par chacun an la grande Messe dans l’Eglise Paroissiale le jour de Saint Germain, Patron de la Paroisse, auquel jour le Curé donneroit à dîner, quand le Prieur s’y trouveroit en personne.
Il y a tout lieu de croire que primitivement Gometz—la—Ville et Gometz—le—Château n’ont eu qu’un même Seigneur. Mais il y a eu des Fiefs dont ils se sont dessaisis sauf l’hommage. Il est fait mention dans la Coûtume de Paris de 1580, du Fief de Baudreville assis à Gometz-la—Ville, il est dit que dans ce Fief il y en avoit un autre dit le Fief de Lambert, lequel avec le Fief de Nouville étoit possédé par Jean Miette, qui en étoit Seigneur. Une affiche du mois d’Août 1747, portoit que le grand Ragonant, Seigneurie avec tout Justice, est sur cette Paroisse.
Les Registres du Parlement contiennent à l’an 1661, 23 Mai les Lettres—Patentes par lesquelles le Roi confirma le contract de vente fait par le sieur le Couturier au sieur Sevin, Maître des Comptes, de la Justice dans la Paroisse de Gometz—la—Ville
- Extrait de l’Histoire du Diocèse de Paris consacré à Gometz 1a Ville, par l’Abbé Jean LEBEUF, historien (1687—1760).
HISTOIRE LOCALE DE GOMETZ LE CHATEL ET GOMETZ LA VILLE 1934
“Tout en haut de la fameuse côte de Gometz, sur les hauteurs de Saint Clair, laissons à gauche le bureau de tabac, lieu dit St Nicolas, et mettons le cap sur Gometz la Ville, tout proche, dont on aperçoit le clocher émergeant de l’horizon :
Dans la plaine tranquille Un village s'endort C'est sur Gometz la Ville Le couchant pourpre et or.
Les chemins montueux qui escaladent ou plongent dans la butte de St Clair, ont ici cédé le pas à la large vision de la plaine. On a devant soi les horizons lointains, la douce et calme sérénité du ciel.
Ce ne sont que champs et champs, on y admire, suivant les saisons, les blés et les avoines dorés, ondulant sous le vent, les fraisiers et les haricots en fleurs, les choux dont le vert sombre tranche sur le jaune foncé des terres labourées. C’est la belle campagne où l’on peut voir chaque jour nos cultivateurs livrer au sol natal leur dur et fécond combat.
La route nationale 188 Paris—Chartres sectionné le vieux village en deux tronçons. A droite on aperçoit, bordée de peupliers, la route qui mène à Belleville, fort beau château du XVIIe siècle, habité jusqu’en 1840 par la famille Devin. Il appartenait encore, en 1880 à la famille de Chambray, dont nous retrouvons le nom gravé sur la cloche de Gometz—la—Ville. Il y a là une chapelle privée. La partie la plus ancienne du château date de 1643. Des restaurations judicieuses en ont fait une vaste demeure claire, aux baies larges et souriantes, s’ouvrant sur un parc magnifique, aux allées vastes, bordées de bancs de pierre blanche qui donnent grande allure à l’ensemble. Ce domaine depuis 1919, sous l’habile direction et le patronage de Mlle Thome de Paris est devenu “L’Ecole Agricole et Ménagère de Belleville” où une élite de jeunes filles s’initie à l’agriculture et aux travaux ménagers : fondation digne de tous les éloges, qui a reçu de la Société des Agriculteurs de France la consécration qu’elle méritait.
A quelques pas du château de Belleville, l’oeil découvre, dans un splendide panorama, l’attrayante vallée de Chevreuse, et non loin voici la ferme de même nom exploitée par Mr Marcel Pescheux—Pavard, maire actuel de Gometz—la—Ville. L’exploitation, comptant deux cents hectares, est une ancienne propriété de Chambray.
Depuis 1917, la ferme appartient à Mr de Villefranche, habi— tant Villarceau, en Par le hameau de la Folie—Rigault, d’où l’on jouit d’une vue magnifique, nous arrivons devant l’ancien château de Ragonan, actuellement ferme, où l’on fait l’élevage des faisans et des perdreaux pour les chasses du propriétaire, Mr de Wendel, député.
Revenons maintenant sur la route nationale Paris—Chartres, et approchons de Gometz—la«Ville. La première ferme que nous rencontrons à droite, en venant de St Clair, est la ferme occupée (1934) par la famille Lerebour, avec son étang si pittoresque, où barbottent oies et canards, et s’abreuvent matin et soir, d’une large lampée, chevaux et vaches.
Avançons encore un peu. Nous sommes au coeur du vieux village, avec sa vieille église, sa mairie—école, ses vieux logis, ses vieux murs, ses vieilles façades ornées de glycines, d’où l’on aperçoit au fond la forge du Charron. C’est le classique hameau tranquille et muet, souriant de ses vieux chicots de pierre.
Au bout du village nous longeons la ferme Dosne, aux vastes dépendances, et vers “la lieue de Gometz”, entre les arbres qui bordent la route en direction de Limours, on aperçoit les pylones élevés de l’antenne du “Poste Parisien” et à droite vers les Molières, La Feuillarde belle ferme isolée au milieu de la plaine.
Revenons sur nos pas près de la place de l’église et, quittant la route de Chartres, prenons celle qui va vers Janvry. Tout près, nous admirons, à l’entrée d’une terme, un magnifique peuplier s’élançant tout droit vers le ciel, la cime élevée se balançant au gré des vents. C’est la ferme Dramard ayant en face, de l’autre côté de la route, une vieille mare toute sonore des gloussements de ses pintades et de ses pintadeaux.
Un peu plus loin la nouvelle voie ferrée Paris—Chartres, par Gallardon, avec sa minuscule gare neuve de Gometz—Etat, et ses palissades claires
Plus loin encore le cimetière, et, en dehors, à l’angle, nous nous recueillons devant le monument élevé à la méloire des enfants de Gometz morts pendant la Grande Guerre.
Ici l’oeil s’arrête et s’étend au loin sur la plaine, et l’on devine, là—bas, au milieu des arbres touffus le beau et aristocratique château de Frileuse, aux grilles en fer forgé où pointent des flèches d’or
- Extrait de Histoire locale de Gometz—le—Châtel et de Gometz—la—Ville par l’Abbé H. Vorage, Curé des Molîères, Gometz—le-Châtel, Gometz—la—Ville et Boullay—les—Ïroux ; Chevalier de la Légion d’Honneur.