L’église Saint Germain de Gometz la Ville
L’église est placée sous l’invocation de Saint-Germain, évêque de Paris de 555 à 576, mais construite bien après, aux XIII et XIVe siècles.
L’abbé Lebeuf , historien du diocèse de Paris
L’abbé Lebeuf, historien du diocèse de Paris en a fait, au XIIIe siècle, une description qui correspond à ce que nous voyons aujourd’hui :
« un assez grand édifice tout voûte, qui cependant manque d’une aile du côté du septentrion. Il est entièrement de pierre de Gray… Une assez belle tour du côté du midi lui sert d’ornement… ».
L’extérieur
Si l’aspect extérieur n’a pas changé, l’environnement a été profondément modifié avec la construction de la Mairie-École en 1860, le déplacement du cimetière en 1888, et l’aménagement de l’espace public qui met en valeur le bâtiment et particulièrement le clocher.
L’architecture d’ensemble de la construction est harmonieuse. Mais des cicatrices des réparations ou transformations effectuées au cours des siècles l’ont marquée. Le pignon de la façade principale, côté ouest, est aveugle, ce qui obscurcit l’intérieur de l’église. Ce mur qui, pendant la Révolution, menaçait de s’écrouler a été renforcé par d’importants contreforts en meulière construits par les habitants.
L’intérieur
La nef de quatre travées est flanquée d’un bas-côté de quatre travées également, voûtées sur croisées d’ogives avec clefs de voûte et petits culs-de-lampe Renaissance (XVe et XVIe siècles).
Les arcs plongent directement dans les piliers sans le relais des chapiteaux. Les clefs de voûte pendantes sont richement sculptées dans la nef, le chœur et la chapelle de la Vierge, à droite du chœur. Elles sont toutes différentes. L’une représente une roue crantée avec une tête d’angelot en son centre.
Une autre est décorée de deux têtes masculines et de deux têtes féminines, et celle proche du maître-autel est en forme de temple quadrangulaire orné d’arcades et de cariatides. Ces culs-de-lampe constituent une particularité remarquable de l’édifice.
Sur les voûtes, des travaux effectues en 2003 ont permis de faire réapparaître de belles fresques dont la date de création reste à déterminer.
Le chevet
Le chevet de l’église comportait des fenêtres dont l’emplacement est visible de l’extérieur. Ces ouvertures ont été bouchées au XVIIIe siècle, pour permettre la mise en place des boiseries du chœur et du retable du maître-autel. Au dessus, le retable est formé de deux pilastres sculptés et d’un fronton triangulaire.
La table de l’autel est en forme de tombeau et décorée d’une Gloire dorée ; la porte du tabernacle est ornée d’un calice.
De chaque côté de l’autel, deux consoles en bois sculpté avec visage et motifs floraux sont de la même époque.
Au dessus, on observe, dans un beau cadre en bois sculpte, un tableau du XVII ou XVIIIème siècle : les disciples d’Emmaüs, d’après le Titien.
Le chœur
Au milieu du chœur, l’autel a été aménagé sur une estrade « face au peuple ». C’est une partie de l’ancien banc d’œuvre qui était réservé au seigneur. Il est orné d’un motif en bois sculpté du XVIIIe siècle. L’autre partie, l’assise installée à gauche de l’autel, accueille les desservants. À l’origine, il était situé dans la nef, à droite, en face de la chaire.
On remarque à l’entrée du chœur, encastrée dans le sol, une dalle funéraire en pierre blanche, très usée. On distingue difficilement les effigies de deux personnages avec l’inscription : « en son vivant marchant boucher demeurant à Gometz la Ville qui trépassa le… Mil… » (1564)
Les bas côté :
À droite du chœur, chapelle de la Vierge. L’autel et le retable du XVIIe siècle sont en bois peint. Au dessus de la statue de la Vierge placée dans une niche, l’oiseau noir du blason est peut-être l’aigle des Seigneurs de Ragonant.
Sur l’autel, sous un globe, un vase avec le bouquet de la mariée date certainement des années 1900. À droite dans le mur se trouve une niche pour un lavabo.
La clef de voûte du bas-côté est ornée d’un cinquième cul-de-lampe au riche décor végétal.
La sacristie est équipée d’un meuble de sacristie et d’une armoire ancienne.
Dans la tour-clocher, située au-dessus de la troisième travée, la cloche, baptisée Marie-Céline-Léontine, a été refondue en 1835 par Hildebrand, fondeur à Paris.
Sur le pilier nord-ouest de la base du clocher, une inscription de 1818 avec insignes de Compagnonnage rappelle les travaux effectués à cette date.
L’orgue de l’église
L’orgue de l’église de Gometz la Ville a été conçu et réalisé par le facteur d’orgues Pierre Chéron dans les années 1950. Pierre Chéron (1914-1999) a découvert la facture d’orgue auprès d’un des derniers représentants de « l’école symphonique selon Aristide Cavaillé-Coll » auquel il restera attaché. Il se perfectionne auprès du maître de l’esthétique néoclassique Victor Gonzalez de 1938 à 1945. Il s’installe alors au Mans où il restera jusqu’en 1963. C’est pendant cette période qu’il concevra l’orgue de l’église de Solesmes qui sera transféré dans l’église de Gometz-la-Ville au milieu des années 90 après avoir été acheté grâce à une souscription auprès de la communauté paroissiale.
Il s’agit d’un orgue de chœur particulièrement bien adapté pour accompagner les chants de l’assemblée et porter la prière des fidèles. Il peut être la source de vocations musicales et permettre l’organisation de concerts.
C’est un orgue à tuyaux à transmission mécanique avec un seul clavier manuel et pédalier, composé de six jeux : bourdon 8’, prestant 4’, doublette 2’, nazard, tierce et Mixture. Chaque jeu peut être commandé pour la partie droite (aiguë) et la partie gauche (grave) indépendamment. Le clavier manuel comporte quatre octaves et demie (une quinte do-sol), soit 56 touches. Par rapport à un clavier de piano, les couleurs des touches sont inversées. Le clavier de pédales comporte deux octaves et demie (une quinte do-sol) soit 32 pédales.
L’instrument fonctionne. Il a été récemment confié à un professionnel pour révision et accord.
Un tel instrument est une vraie chance pour une église comme celle de Gometz la Ville. On ne peut que rendre hommage à ceux et celles qui sont à l’origine de l’opération qui a consisté à le faire venir. Leur action mérite d’être prolongée et l’orgue de Gometz la Ville doit continuer à vivre.
Bas cote
Dans le bas-côté, un petit autel et retable du XVIIème siècle en bois sculpté et peint accueille une statue de la Vierge. Au mur, tableau du XVIIIe me siècle « Assomption », et près des fonts baptismaux, tableau du XIXe siècle « Adoration du Sacré-Cœur ».
Autour de la nef, le Chemin de Croix est composé de tableaux, huile sur toile, datant de la fin du XIXe siècle.
Les murs latéraux sont troués de cinq ouvertures munies de vitraux, deux sur le mur nord et trois sur le mur sud. Ils permettent à l’édifice de bénéficier d’une clarté appréciable. Ils proviennent de l’atelier du maître-verrier Raphaël Lardeur (1890-1967) ou de son fils Gérard.
Une statue en bois peint de Saint Antoine de Padoue est installée sur le pilier central.
Les fonts baptismaux datent du XVIIe siècle. Ils sont en bois de facture très rustique et la vasque est doublée de plomb
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