Geneviève Dumont

Témoignages recueillis par Josseline Bidard et André Lacheny en avril 2022

Spectacles son et lumière

Pendant près de vingt ans (de 1989 à 2010), la vie de Gometz la Ville a été rythmée par les spectacles organisés par Geneviève Dumont et son équipe. Pour elle, rien n’aurait été possible sans l’appui d’une équipe soudée comme elle tient à l’affirmer dès le début de notre entretien. « J’aimerais, avant que la réunion commence, rendre un hommage à Jean-Claude Renault avec qui j’ai organisé le premier son et lumière à Gometz la Ville (Gometz fait sa révolution) et à Pierre Rousseau qui s’est occupé de la documentation. Je voudrais aussi avoir une petite pensée pour Philippe Rogemond et Guy Lamy qui ont été d’indispensables collaborateurs lors du spectacle Ecce Homo, Ecce Terra. » Elle adresse tous ses remerciements à tous ceux (et ils furent nombreux) qui participèrent à la conception, la préparation ou la représentation de ces spectacles.

GOMETZ LA VILLE FAIT SA RÉVOLUTION

Geneviève Dumont a mis en scène son premier son et lumière Gometz la Ville fait sa révolution le 3 juin 1989. L’idée lui est venue tout naturellement. Venant de Paris, elle trouvait que sa vie manquait d’animation. Elle a donc décidé de faire sa révolution, ce qui tombait à pic puisque la France fêtait le bicentenaire de la Révolution de 1789. Elle connaissait encore peu de personnes mais, animant l’atelier théâtre pour les enfants, elle avait déjà établi quelques contacts avec la mairie (avec, entre autres, Mme Juliette Leborne, la maire, et Jean-Claude Renault, adjoint au maire) et le CFS dirigé alors par Yves Huot Marchand. Tous l’avaient encouragée à poursuivre ce projet. Dès le début, elle a cherché à constituer une équipe et à entraîner les habitants du village dans cette aventure. Pour le scénario, elle a travaillé avec Pierre Rousseau, historien; ensemble ils ont sélectionné les événements principaux qu’ils voulaient faire revivre. Pour l’affiche, un concours de dessins a été organisé, gagné par Anne Marie Guérrand. Pour illustrer les scènes choisies, il fallait de nombreux figurants: suite à l’appel de Geneviève, une centaine de figurants s’est présentée. Les rôles ont été distribués en fonction des personnalités et des particularités physiques de chacun. Même les enfants de l’école avaient été réquisitionnés: habillés en bleu, blanc , rouge ils participaient à la prise de la Bastille. Pour vêtir tous ces figurants, les couturières , professionnelles ou improvisées, ont ressorti leurs machines à coudre. Les décorateurs ont également joué un rôle important. Pas de décor au rabais; la fête se voulait grandiose. Parmi les réussites, on peut citer la construction d’une taverne, la reconstitution des grilles du château de Versailles ou la fabrication d’une guillotine. Parfois, pour certains accessoires, il a fallu emprunter ou louer. Le canon (pour la prise de la Bastille) et la baignoire (pour la mort de Marat) ont été prêtés par la commune de Janvry; le carrosse tiré par 4 chevaux (pour la fuite à Varennes) a été loué. L’aide des pompiers a été nécessaire également pour allumer le feu lors de la prise de la Bastille. Les répétitions ne furent pas tristes. Il faut bien avouer qu’une certaine pagaïe régnait. Par moments Geneviève s’arrachait les cheveux et tempêtait de toutes ses forces. Rien n’y faisait, les gens s’amusaient et la bonne humeur l’emportait. Le jour du spectacle, contre toute attente, tout se déroula pour le mieux. Geneviève était tendue et redoutait le pire mais tout le monde joua le jeu. Certes il y eut quelques incidents imprévus: le tavernier, par exemple, avait eu la bonne idée de remplacer l’eau par de la gnole avec tous les effets secondaires qu’on peut imaginer. Mais le succès fut grand et, surtout, acteurs et spectateurs étaient contents et prêts à retenter l’aventure.

LES PLAISIRS DE L’ILE ENCHANTÉE

Le temps de trouver une nouvelle idée, écrire un scénario, fabriquer les décors et les costumes, recruter les acteurs et les faire répéter, un nouveau spectacle fut présenté le 8 juin 1991. Le sujet n’avait plus rien à voir avec la Révolution. Geneviève Dumont et Pierre Trinquet s’étaient inspirés d’une fête donnée par le roi Louis XIV en l’honneur de Mademoiselle de La Vallière dans les jardins du Château de Versailles. Le spectacle comportait 6 actes et 12 tableaux, plus variés les uns que les autres. Si le Roi Soleil, la Reine et toute la Cour occupaient le devant de la scène, on y trouvait également des gitanes et des cracheurs de feu à l’acte I, des sirènes et des statues à l’acte II. L’accent était mis sur l’aspect artistique: danse, musique et théâtre tenaient une place de choix. L’acte V était consacré à L’Impromptu de Versailles (pièce écrite par Molière et interprétée par la troupe théâtrale de Gometz la Ville), l’acte VI à un menuet dansé par Ses majestés et la Cour . La musique quant à elle accompagnait la plupart des tableaux. Le spectacle se terminait par un feu d’artifice. La mise en scène d’un tel spectacle nécessitait la présence de nombreux intervenants, figurants et acteurs: 250 personnes s’investirent dans sa préparation et sa représentation. Pour le décor, en dehors des grilles du Château de Versailles, il fallut tout reconstruire car les anciens décors avaient brûlé. Les artistes de Gometz réussirent à faire un tableau en trompe l’oeil du château et du grand canal avec un effet de perspective impressionnant. Certains avaient un rôle plus ingrat mais nécessaire: ceux qui recherchaient des sponsors et des financements; d’autres un rôle plus artistique: ceux, par exemple, qui s’occupaient des arrangements et des enregistrements musicaux. Les répétitions étaient parfois bien laborieuses; le menuet en particulier causa beaucoup de soucis à Geneviève; Les acteurs ne dansaient pas en rythme ou se trompaient dans les enchaînements. Cerise sur le gâteau: l’un des acteurs égara son pantalon la veille du spectacle et Geneviève passa la nuit à en coudre un autre. Bien entendu le dit pantalon fut retrouvé le lendemain matin. Le jour du spectacle participèrent aussi bien les enfants de l’école primaire, du CP au CM2, et leurs professeurs que les membres de la chorale, ceux de la fanfare ou ceux du club équestre de St. Jean de Beauregard. Le service d’ordre fut assuré par la gendarmerie de Gif Chevry; la pyrotechnie par les sapeurs pompiers de Gometz la Ville.

ECCE HOMO, ECCE TERRA

Dans les deux spectacles précédents, Geneviève Dumont s’était inspirée de faits historiques; pour le troisième, les 3 et 4 juin 1994, elle conçut un spectacle entièrement original, sorti de son imagination et qui visait tout simplement à montrer l’évolution de l’homme à travers les siècles. Adam et Eve, chassés du Paradis contemplaient, horrifiés, ce que l’homme avait fait de la planète terre. Vision à la fois poétique, écologique et humoristique: un mélange bien propre à Geneviève. Elle avait écrit les textes; Phillippe Dumond avait composé la musique et dirigé la chorale. Un CD fut même enregistré. Comme toujours, elle s’était appuyée sur une équipe (à peu près la même depuis le début) et en particulier sur Philippe Rogemond pour la réalisation. La veille de la répétition générale, Geneviève, qui se déplaçait toujours en vélo, fit une chute malencontreuse et se retrouva aux urgences de l’hôpital d’Orsay. On voulait la garder en observation mais Geneviève refusa catégoriquement, arguant de l’existence présumée d’un frère docteur nommé Philippe Rogemond. Rien ne pouvait l’arrêter. Elle dirigea donc la répétition générale la tête pudiquement coiffée d’un voile noir pour cacher les dégâts. Poèmes, chants, déplacements de foule et danses alternaient. Les décors étaient plus simples: un monticule figurant la grotte dans laquelle Adam et Eve s’étaient réfugiées trônait au centre du terrain de football. En revanche, les effets spéciaux étaient plus nombreux: lumière poursuite, éclairages de couleurs différentes pour la présentation des saisons, écran géant sur lequel défilaient des images des principales inventions humaines, etc. Lumières et musique se répondaient. Le temps malheureusement n’était pas de la partie; ceux qui étaient légèrement vêtus s’en souviennent. Malgré tout le froid ne parvint pas à doucher leur enthousiasme. Quelles belles soirées quand même!

GOMETZ LA MÉDIÉVALE

Ensuite plus rien pendant plusieurs années. Geneviève se consacrait au théâtre enfants et à la troupe des Farfadets; mais l’envie de monter un nouveau spectacle ne l’avait pas totalement abandonnée. Elle n’était pas la seule: les habitants de Gometz la Ville évoquaient avec nostalgie les anciens spectacles et la relançaient à intervalles réguliers. Bernard Jacquemart et Jean-Claude Bonnet, respectivement maire et adjoint, n’étaient pas les derniers à réclamer un nouveau spectacle. Philippe Dumont, qui faisait partie des Compagnons Philippiens (association médiévale de Dourdan), émit l’idée de représenter une fête médiévale. En 2010, Geneviève transforma donc notre petite ville en cité médiévale et ceci pendant trois jours. Un marché médiéval fut reconstitué au cours duquel les Compagnons Philippiens (association médiévale de Jourdan) firent revivre les vieux métiers du Moyen Âge et montrèrent comment on fabriquait des objets de la vie courante à cette époque. Dans le même esprit, un banquet médiéval fut servi le samedi soir juste avant le spectacle. Ce dernier comportait 12 tableaux qui retraçaient l’histoire de Guillaume, jeune damoiseau parti de Gometz le Châtel pour venir faire sa formation de chevalier à Gometz la Ville, depuis son arrivée jusqu’à son adoubement. Une histoire d’amour venait éclairer cette évocation. Comme toujours, des intermèdes amusants alternaient avec des scènes plus sérieuses ou solennelles: la danse des moinillons armés de bâtons ou la scène du montreur d’ours (un faux évidemment) contrastaient avec le départ à la chasse ou la retraite de Guillaume avant son adoubement. Evolution technique oblige: grâce à Philippe Dumont et ses amis, tous les textes furent enregistrés avant le spectacle permettant aux spectateurs d’entendre distinctement les paroles malgré le vent ou l’éloignement. Comme pour les fois précédentes, grands et petits répondirent présents à l’appel de Geneviève; les figurants furent aussi nombreux, plus même car des habitants de Gometz le Châtel et de High Ham (village anglais jumelé avec le nôtre) vinrent se joindre à eux. Ce fut une belle réussite.




Geneviève Dumont, une figure de Gometz la Ville.

Le 26 janvier 2024, Geneviève nous a quittés à 91 ans à l’issue d’une vie bien remplie. Ses obsèques ont réuni toute une communauté où chacune et chacun avait des multitudes de souvenirs à évoquer liés à l’action de cette personnalité peu ordinaire.

Nous publions ici deux témoignages exprimés lors de ses obsèques. Celui de Edwige Huot-Marchand, maire de Gometz la Ville, rappelle les différentes facettes de la personnalité et des actions de Geneviève pendant près de quarante ans ; et celui de Bernard Lloret, un de ses chers « farfadets » de sa petite troupe théâtrale.

Edwige Huot-Marchand, maire de Gometz la Ville

Geneviève, à Gometz, le foyer rural sans ta présence, ce fut déjà une étape et tu nous manquais.

Depuis quelques mois tu souffrais moralement et physiquement, Roland était chaque jour à tes côtés. Quand nous t’avons rendu visite à La Martinière, tu évoquais avec Yves les souvenirs des belles choses que vous aviez faites ensemble, c’était un moment suspendu durant lequel tu nous parlais en souriant.

Aujourd’hui nous sommes si nombreux à nous réunir ici dans cette église où tu as présenté tant de spectacles, de contes de Noël, où tu t’es appliquée à créer de l’originalité autour de la crèche, en étant même la costumière des personnages, des santons.

De nombreuses personnes prises par leurs engagements n’ont pu être présentes aujourd’hui mais sont avec nous par le cœur.

Mais par où commencer, chère duchesse de Beaudreville, chère Geneviève pour honorer ta mémoire, pour résumer plus de 35 ans d’investissement exceptionnel voué à la transmission des clés de l’épanouissement culturel, corporel, artistique et musical.

1984, ma première rencontre avec Geneviève Dumont installée depuis quelques mois avec sa famille, Roland, son mari, Anne-Catherine et Philippe, leurs enfants, à Beaudreville. Elle avait quitté son quartier de Paris, ses amis, son ancrage dans la vie sociale et associative à la Camilienne.

C’est avec Edith Renault, alors secrétaire de mairie qui avait reçu à plusieurs reprises cette dame en quête d’investissement communal, que j’ai connu Madame Dumont. Cette dame fourmillante d’idées pour l’animation de la commune, nous l’avons fait rencontrer les deux nouveaux piliers du Comité des Fêtes et des Sports, Jean-Claude Renault, adjoint aux finances et Yves Huot-Marchand, jeune adjoint aux animations et président du CFS.

J’ai une pensée pour tout ce que Jean-Claude a apporté à la commune. Après une longue maladie, il est décédé lui aussi, trop jeune en juin 1998 nous laissant orphelin de son sourire et de sa gentillesse.

Geneviève imposa très vite ses compétences aux services de tous, avec énergie, force de conviction et opiniâtreté. Ses idées, une à la minute, répondaient aux objectifs de ses deux acolytes tout aussi bouillonnants d’imagination pour bousculer le ronronnement de notre village.

Ainsi la gym maman-bébé, l’expression corporelle d’abord pour les enfants, rejoints par les parents et adultes, et très vite le succès avec l’attirance des élèves et habitants des communes environnantes.

C’est avec exigence que cette humaniste à la fois extravertie et mystique, faisait surgir de chacun le meilleur de lui-même pour une mise en valeur de la gestuelle, de la position du poignet, de l’expression transmise par les doigts, de la souplesse du corps, de l’élégance du déplacement. Mais ses plus grandes victoires venaient des progrès qu’elle obtenait des enfants différents. Elle s’appliquait à leur faire prendre confiance en eux, à les mettre en scène, à leur faire ressentir leur personnage. C’étaient ses triomphes discrets.

Les bons résultats de ses élèves qui présentaient l’option Théâtre au Bac, faisaient partie de ses belles victoires auxquelles je dois associer Nicole.

Je n’oublie ni les ateliers d’écriture, les poèmes et soirées poésie,

Je n’oublie pas non plus ses recettes de cuisine avec des plantes improbables mais à vrai dire goûteuses.

Je n’oublie pas non plus les week-ends à Fécamp, nos déplacements à Sixt où, chère Geneviève, tu reposeras pour l’éternité. Et puis, les mémorables sorties au chalet, à l’alpage, la grolle, la descente périlleuse des jeunes, la venue des Savoyards à Gometz et le chien de Guy dans un état d’ébriété avancé après avoir fini la fondue arrosée.

Je repense également aux week-ends de ski à la Rosière, je me trompe, pour toi c’étaient les raquettes, et tant d’autres souvenirs qu’il faudrait que chacun écrive en mémoire de toi, chère Geneviève pour ne pas oublier.

Mais je n’ai pas omis les grands spectacles.

Autour de l’équipe du CFS qui s’était bien élargie, c’étaient plus de 300 personnes qui gravitaient autour des multiples activités de notre village de 900 habitants.

Quatre Maires ont supporté ou suivi les idées fougueuses de Geneviève.

Quatre Présidents du CFS ont essayé de la dompter mais sa détermination avait toujours le dernier mot.

Quatre grands spectacles Son et lumière ont été produits :

en 1989, Gometz fait sa révolution

en 1991, Les plaisirs de l’ile enchantée

en 1994, Ecce Homo Ecce Terra

en 2010, Gometz la Médiévale.

Geneviève en a écrit tous les scénarios, imaginé les mises en scène, les costumes et les rôles, a choisi tous les artistes et surtout managé les ateliers créatifs pour tout mettre en œuvre. C’est sa force de caractère et son opiniâtreté qui ont permis toutes ces réalisations.

Un nouveau spectacle était en gestation avant la Covid. Il était presque entièrement écrit. L’avenir et la famille nous diront si le scénario est assez abouti pour être monté.

Voilà la fin de cette aventure avec toi chère Geneviève, avec ta famille, avec tes amis. C’est mon hommage à la femme généreuse et dévouée qui a laissé une empreinte indélébile dans nos cœurs et dans notre communauté. Ton esprit brillant et ton caractère unique continueront à nous inspirer et à nous guider. Repose en paix, chère Geneviève, et sache que tu resteras à jamais dans nos cœurs.

Edwige Huot-Marchand, maire de Gometz-la-Ville

Hommage de Benjamin Lloret

Geneviève

Dans le foyer rural, dans le froid des préfabriqués de l’école ou dans ton salon, au milieu de tes nouvelles créations. Je ne sais pas. Je cherche mais je ne sais pas. Cette première fois où on s’est croisés. J’étais jeune.

J’imagine parfois cette première rencontre. Tu devais déjà avoir tes épaisses lunettes et un ensemble beige. Je sais plus. Mais cette silhouette … ah oui … cette silhouette, je m’en rappelle bien.

Cette énergie aussi. Je te vois avec une canne. Je ne sais plus. Ta présence était si familière à nos côtés qu’elle brouille mes souvenirs. Le regard d’un enfant peut-être et ma mémoire aujourd’hui qui me fait sûrement un peu défaut tu sais. Près de 30 ans ont passé.

J’ai en souvenir, Geneviève, les feuilles volantes, les tissus, les costumes, les livres cornés et les lutins avec « nos textes » stabilotés et caviardés par tes soins. Moins de texte que la version originale, mais toujours beaucoup d’idées souvent originales. De la vie. C’est bête d’écrire ça aujourd’hui, mais tu aimais quand c’était vivant. Sans chichi, franc du collier et en avant la musique.

Je ne sais pas dans combien de pièces tu nous as entrainés. Combien de fois tu t’es toi-même laissée emporter. Geneviève, c’est comme le vin. Il y a les bonnes années, les Cyrano, les Princesses ridicules, l’avare, le Père Noël est une ordure. Quelques bides sûrement et des drôleries sorties tout schuss de ton imagination.

Souvent on se laissait embarquer par ton enthousiasme. Enfin, tu nous embarquais. Mais Geneviève, aujourd’hui tu peux nous le dire. Avions-nous vraiment le choix ? Tes gros yeux noirs, tes bonbons que tu appelais comme un avertissement « les arrache gueule », OH, nous n’étions pas dupes, il fallait filer droit. C’est drôle quand même pour des artistes.

Alors comme beaucoup de jeunes du village, j’ai fait du théâtre. Pourquoi ? J’en sais rien. Peut-être que je devais encore me faire engueuler un peu plus ou parce que c’était la seule chose à faire à Gometz. Peut-être que c’était une évidence. On va faire du théâtre avec Geneviève comme on rentre dans une taverne. On entre. On voit les copains. Le sergent arrive. On signe pour 10 ans.

Passer chez Geneviève, c’est une initiation. Un jour on monte en grade. On devient pré-ado, ado et puis avec les années on devient spectateur. Comme aujourd’hui Geneviève pour ton dernier tour de piste. C’est toi cette fois-ci qui est sur scène. Ne t’inquiète pas pour le chapeau, il va passer.

On est nombreux à ne pas être là mais à penser à toi. Pas seulement aujourd’hui. Non. Souvent. Depuis des années. C’est con. Mais quand je suis entré au Foyer pour les vœux il y a quelques semaines, j’ai revu cette scène. Elle m’a manqué. Parfois je suis nostalgique. Tu as fait de nous des artistes.

Parce-que d’une certaine manière tu as changé nos vies. Ça t’en bouche un coin. Mais c’est vrai. Tu as compté dans nos vies. Tu nous as fait découvrir le théâtre, tu nous as appris l’importance de valeurs d’entraide, de l’éducation populaire. Des choses simples. Alors quand au bac on faisait mieux qu’un zig du cours Florent « Ahah » tu étais bien contente et nous on était fiers.

D’ailleurs, je pense à tous ceux qui étaient à tes côtés pendant des années, dans l’ombre.

En fait, c’est la vie d’un village. Un village que tu avais peuplé de farfadets. Maintenant tu vas entrer dans notre imaginaire et celui de Gometz. À notre tour de raconter les histoires. Tu l’as remarqué, on a déjà commencé. C’est la rançon du succès Geneviève.

Benjamin Lloret

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