La vie à Gometz la Ville autrefois
Les témoignages recueillis nous donnent un aperçu de la vie d’autrefois, bien différente de celle d’aujourd’hui, à Gometz la Ville.
Josseline Bidard
La vie dans les fermes
Avant la construction de Chevry et l’apparition des lotissements dans les années 70, les habitants vivaient surtout dans les fermes et se consacraient essentiellement à des activités agricoles. Le centre du village comptait 7 fermes, les hameaux au moins chacun une. Les fermes étaient plus ou moins grandes mais elles comportaient toujours plusieurs bâtiments pour loger les familles et les ouvriers agricoles et abriter les animaux et les engins.
Toutes les familles n’étaient pas originaires de Gometz; certaines venaient de départements limitrophes; mais, dans tous les cas, les liens familiaux étaient très forts. Plusieurs générations pouvaient même coexister. Les occupations ne manquaient pas. Pas de machine à laver, pas de lave-vaisselle; tout se faisait à la main. Beaucoup de temps, beaucoup de fatigue. La mécanisation étant peu poussée, les ouvriers agricoles étaient indispensables. Ils étaient nourris et logés à la ferme, ainsi que les ouvriers saisonniers à l’époque des moissons.
Les fermiers pratiquant la culture et l’élevage, il fallait des granges, des écuries, des étables, etc. On trouvait quelques machines agricoles, comme des batteuses, par exemple. Les tracteurs, en revanche, prenaient peu de place. La mécanisation n’a véritablement commencé que vers les années 1950.
Les commerces
Si les fermiers pouvaient vivre en partie en autarcie, grâce aux animaux (poules, lapins, cochons, moutons, vaches, etc.) qu’ils élevaient et aux potagers qu’ils cultivaient, ils avaient néanmoins besoin de certains produits. Ils pouvaient s’approvisionner chez Pascal, magasin qui vendait un peu de tout. Les commerces n’étaient pas très nombreux; on comptait néanmoins quatre cafés, 2 au centre du village, 1 à la Folie-Rigault et 1 à la Vacheresse.
Sinon on pouvait faire ses courses chez les marchands ambulants qui passaient régulièrement, comme le boucher, le boulanger ou le poissonnier par exemple.
L’école
Avant 1974 l’école se trouvait à l’emplacement de la mairie actuelle. Elle ne comportait qu’une classe unique et les enfants y suivaient toute leur scolarité jusqu’au certificat d’études. Il n’y avait pas de maternelle, c’étaient souvent les grand-parents qui gardaient les jeunes enfants. Les élèves venaient à pied, même ceux qui habitaient dans les hameaux les plus éloignés et qui se regroupaient en chemin. Ces derniers pouvaient apporter leur déjeuner qu’ils réchauffaient sur le poêle de l’école. On rêvait alors de la semaine des quatre jeudis et si les « grandes vacances » étaient si longues, c’était pour permettre aux enfants d’aider aux travaux des champs.
Les loisirs
Ils n’étaient pas très nombreux; le travail avant tout. Pour autant, pas de trace de morosité dans les témoignages recueillis. Les familles, adultes comme enfants, se fréquentaient beaucoup. Pas de télévision, mais on écoutait la radio et, parfois, on allait au cinéma à Palaiseau. Pas de voiture mais des balades en bicyclette. Les fêtes de village et les bals remportaient un franc succès.
Les transports
On ne roulait évidemment pas en voiture quotidiennement, mais on se déplaçait beaucoup néanmoins. Pour les loisirs, la bicyclette jouait un rôle important. Pour le transport des produits agricoles, vers Paris en particulier, toutes sortes de moyens étaient utilisés allant de la charrette tirée par un cheval au train de marchandises. Avant la seconde guerre mondiale, plusieurs lignes de chemin de fer reliaient la vallée au plateau et sillonnaient la région de Limours. Les bombardements pendant la guerre ont fortement endommagé le réseau et le car a remplacé le train.
La seconde guerre mondiale
Pas de bataille à Gometz la Ville mais les habitants ont quand même souffert de la guerre et de l’Occupation. Nombreux sont ceux qui ont fui vers le sud au moment de l’exode. Ils se sont arrêtes dans le Loiret (Gien, Orléans) ou dans le Cher pour la plupart. Pourtant rien de dramatique dans les récits. Au contraire, sans doute à cause de leur âge à cette époque là, les témoins nous ont rapporté quelques anecdotes amusantes.
Pendant l’Occupation, des Allemands ont dû être hébergés dans les fermes mais il n’y a pas eu de faits marquants.
A la Libération une jeune femme a failli être tondue mais le maire a réussi à ramener les gens à la raison.
En conclusion, merci à tous ceux qui, grâce à leurs témoignages, nous ont fait revivre une époque à la fois si proche et si lointaine.